Pascal Mukamba

ONU

La crise qui oppose l’Éthiopie et l’Égypte est majeure car ses conséquences risquent d’enflammer toute la région ainsi que le continent africain. Comme nous le savons tous, l’Afrique du Sud est un État de droit qui prône une culture de la paix. Fort de sa situation, nous pensons que la souveraineté de chaque État doit être respectée.

En ce sens, l’Éthiopie dans sa souveraineté a le droit de construire le barrage hydroélectrique Renaissance pour relancer son économie et pour le bien-être de l’ensemble de sa population. D’un autre côté, l’Égypte, qui est un État souverain, doit aussi protéger sa population, entre autres, contre la pénurie d’eau qui est la conséquence première qu’engendra la construction de ce barrage.

Quant à nous, la République Sud-Africaine, nous sommes fiers d’être la première puissance africaine dont l’hégémonie régionale s’étend sur tout le continent. C’est ainsi que nous avons tout intérêt d’éviter la guerre entre des pays amis. En s’inspirant de la philosophie Ubuntu (concepts d’humanité et de fraternité) de Nelson Mandela, nous sommes contre la guerre et, de ce faitnous privilégions la résolution pacifique des conflits.

En outre, notre position est de créer un bloc des États africains sous l’égide de l’Afrique du Sud pour que nous puissions jouer le rôle de médiateur dans ce conflit, en rappelant au Conseil de Sécurité que la philosophie de l’Union africaine demande que les conflits du continent soient réglés en premier par les Africains. Pour atteindre cet objectif, nous devons analyser plusieurs possibilités tout en nous posant la question : «Quel pays parmi les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies soutiendra notre cause?»

Comme les États-Unis d’Amérique sont amis avec les deux États en conflit, il leur sera difficile d’être un médiateur crédible. Quant à la France, elle entretient de bonnes relations tant avec l’Éthiopie qu’avec l’Égypte. En effet, d’un côté elle est un vendeur important d’armes à l’Égypte et de l’autre côté, elle finance l’Éthiopie pour la construction de son barrage Renaissance. Le Royaume-Uni, quant à lui, ne prendra pas

position dans ce conflit car il a des intérêts économiques dans les deux États. La Chine,elle de son côté, soutient le projet tout en étant une alliée de l’Égypte. Enfin, l’Afrique du Sud pense que la Russie, un des cinq membres permanents qui siège au Conseil des Nations Unies, serait le meilleur État médiateur à mener une négociation crédible. Mais malheureusement, la Russie n’aura pas la force politique pour amener les deux belligérants à négocier de bonne foi.

C’est pourquoi, à cause de toutes ces constatations, nous optons pour la création d’une commission mixte, Union africaine et Conseil de Sécurité des Nations Unies qui enquêtera sur les probables attaques terroristes afin de définir les auteurs de ces actes. À la suite de cette enquête, la Commission proposera des recommandations qui devront être appliquées.

En somme, nous demandons à l’Union africaine en collaboration avec le Conseil de Sécurité des Nations Unies de créer une force d’interposition qui aura comme mission de prévenir une crise politico-militaire entre les deux États concernés et de nommer un médiateur qui relancera des pourparlers de paix afin d’arriver à une issue pacifique au conflit.

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