Pascal Mukamba

Prise de position

École de politique appliquée

Faculté des lettres et sciences humaines

Université de Sherbrooke

La position de l’Afrique du Sud face à la crise qui oppose l’Égypte et l’Éthiopie suite à la construction du barrage hydro-électrique de la Renaissance

par Pascal Mukamba

Travail destiné au professeur Jonathan Kuntz dans le cadre du cours POL 141               Les Nations Unies : défis et enjeux

Sherbrooke

le 18 avril 2019

L’Afrique du Sud s’aligne depuis plusieurs années sur les positions de l’Union africaine (UA), au sein de laquelle elle exerce une certaine influence. Fortement attachée au principe de la « solution africaine aux problèmes africains », elle applique la politique de la non-violence pour favoriser la paix et la stabilité du continent africain.

Cependant, la crise qui oppose l’Éthiopie et l’Égypte est majeure, car ses conséquences risquent d’enflammer toute la région ainsi que le continent africain. Comme nous le savons tous, l’Afrique du Sud est un État de droit qui prône une culture de la paix. Fort de ce constat, nous pensons que la souveraineté de chaque État doit être respectée.

Ainsi, l’Éthiopie en tant qu’État souverain a le droit de construire le méga-barrage hydro-électrique de la Renaissance (d’une puissance de 6 500 MW) pour relancer son économie et assurer le bien-être de l’ensemble de sa population. D’un autre côté, l’Égypte, qui est aussi un État souverain, doit au même titre que l’Éthiopie, protéger sa population, entre autres, contre la pénurie d’eau qui sera la conséquence première qu’engendrera la construction de ce barrage.

Quant à nous de la République d’Afrique du Sud, nous sommes fiers d’être la première puissance africaine dont l’hégémonie régionale s’étend sur tout le continent.  C’est ainsi que nous avons tout intérêt à éviter la guerre entre deux pays amis. En nous inspirant de la philosophie Ubuntu (concepts d’humanité et de fraternité) de Nelson Mandela, nous sommes contre la guerre et, de ce fait, nous privilégions la résolution pacifique des conflits.

En outre, notre position est de créer un bloc des États africains sous l’égide de l’Afrique du Sud afin de jouer un rôle de médiateur dans ce conflit, tout en rappelant au Conseil de Sécurité que la philosophie de l’Union africaine demande que les contentieux du continent soient réglés en premier par les Africains. Pour atteindre cet objectif, nous devons analyser plusieurs possibilités en nous posant la question : « Quel pays parmi les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies soutiendra notre cause ? ».

Comme les États-Unis d’Amérique sont de proches alliés avec les deux États en conflit, il leur sera difficile d’être un médiateur crédible. Quant à la France, elle entretient de bonnes relations bilatérales, tant économiques que politiques autant avec l’Éthiopie qu’avec l’Égypte. En effet, d’un côté elle est un vendeur important d’armes à l’Égypte etde l’autre côté, elle finance l’Éthiopie pour la construction de son barrage Renaissance.

Le Royaume-Uni, quant à lui, ne prendra pas position dans ce conflit, car il a des intérêts économiques et politiques dans les deux États.

La Chine, de son côté, soutient le projet en consentant un prêt d’un milliard de dollars pour le financement de lignes électriques, tout en étant une alliée politique et économiquede l’Égypte. Enfin, l’Afrique du Sud pense que la Russie, un des cinq membres permanents qui siège au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies, serait le meilleur État médiateur à mener une négociation crédible, mais malheureusement, nous croyons que cet État n’aura pas la volonté politique pour amener les deux belligérants à négocier de bonne foi.

C’est pourquoi, à cause de toutes ces constatations, nous optons pour la création d’une Commission mixte, Union africaine et Conseil de Sécurité des Nations Unies qui enquêtera sur les probables attaques terroristes afin d’identifier les auteurs de ces actes. À la suite de cette enquête, la Commission proposera des recommandations qui devront être appliquées.

En somme, nous demandons à l’Union africaine en collaboration avec le Conseil de Sécurité des Nations Unies de créer une force d’interposition qui aura comme mission de prévenir une crise politico-militaire entre les deux États concernés et de nommer un médiateur qui ouvrira des pourparlers de paix afin d’arriver à une issue pacifique du conflit. Notre priorité absolue est d’entretenir de bonnes relations à tous les niveaux avec les deux pays en crise afin d’assurer et de sauvegarder la stabilité politique dans la région.

BIBLIOGRAPHIE :

France Diplomatie, Présentation de l’Afrique du Sud,

https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/afrique-du-sud/presentation-de-l-afrique-du-sud/

Le Monde « La Chine et l’Égypte », Le Monde

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/01/26/la-chine-et-l-egypte-un-partenariat-strategique-integral-en-pleine-expansion_5414874_3212.html

Kieran, Cook, « Grand barrage de la Renaissance éthiopienne », Middle East Eye

https://www.middleeasteye.net/fr/news/grand-barrage-de-la-renaissance-ethiopienne-legypte-se-prepare-une-crise-hydrique-majeure

Mountain C. Thomas, « La déstabilisation de l’Égypte : Le barrage éthiopien sur le Nil », mondialisation.ca

ca/la-destabilisation-de-legypte-le-barrage-ethiopien-sur-le-nil/5592852« >https://www.mondialisation.ca/la-destabilisation-de-legypte-le-barrage-ethiopien-sur-le-nil/5592852

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